Bref Résumé
Cette vidéo explore la pièce "Le Menteur" de Corneille, en mettant en lumière le personnage de Dorante, un menteur compulsif, et les différentes formes de comique présentes dans la pièce. Elle examine comment Corneille utilise le mensonge non pas comme un défaut moral à blâmer, mais comme une source d'imagination, d'illusion et d'émerveillement.
- Le mensonge comme source de comédie et d'émerveillement.
- Les différents types de rire dans la pièce.
- La symbiose du romanesque et du comique.
Introduction
Agath Medzadrige présente la pièce "Le Menteur" de Pierre Corneille, moins connue que "Le Cid" mais tout aussi intrigante. Elle explique que le titre met en avant le mensonge comme un trait de caractère central du personnage de Dorante, explorant ainsi le thème du mensonge et de la comédie. Le mensonge devient un personnage à part entière, donnant lieu à différents types de comiques.
Qui est le menteur ?
Le menteur, Dorante, est un Parisien qui s'inspire d'une pièce espagnole, "La verdad sospechosa" ou "El Mentiroso". Corneille se concentre sur le sous-titre "El Mentiroso", explorant moins le problème philosophique de la vérité suspecte que le potentiel comique d'un menteur compulsif. Dorante invente des mensonges élaborés sur une guerre en Allemagne, un festin sur un navire et un mariage à Poitiers.
La situation initiale des deux pièces est la même
Dorante sort de l'université de Poitiers et souhaite rencontrer une femme et tomber amoureux. Il rencontre Claris en compagnie de Lucrèce, qui semble intéressée par son récit d'une guerre en Allemagne. L'obstacle à la rencontre amoureuse ne vient pas seulement de la présence d'Alcipe, mais aussi des mensonges de Dorante et de Claris, qui souhaite se venger de Dorante. Dorante confond Lucrèce et Claris, ce qui crée une équivoque comique.
La situation initiale des deux pièces est la même
Géront, le père de Dorante, veut marier son fils à Claris, qu'il a rencontrée dans la rue. Dorante refuse, car il croit que Claris est Lucrèce et qu'il est déjà marié à Poitiers. Claris, vexée, lui donne rendez-vous par Lucrèce, ce qui multiplie les quiproquos. Contrairement au modèle espagnol, Corneille opte pour un dénouement plus léger : Lucrèce plaît à Dorante, qui l'épouse, tandis qu'Alcipe épouse Claris. Le menteur n'est pas sévèrement puni.
Approche cornélienne du rire
Corneille explore différentes sources de comique, notamment les quiproquos et les situations. Il y a aussi un comique plus fin, qui s'adresse à la noblesse de l'époque et qui se reconnaît dans les jeux de séduction et les mensonges consentis. La séduction repose sur des mensonges un peu acceptés, et l'amour est un jeu léger. Dorante recherche une amante qui prête à rire, et la comédie est liée aux jeux de séduction. Les répliques de Cliton et Dorante montrent une réification et une animalisation de la femme, ce qui crée un comique qui pouvait déjà faire réagir en 1642.
Les différents types de rire
Corneille refuse une approche aristotélicienne du comique, qui serait liée au blâme et aux personnages bas. Il fonde son comique sur les interactions entre les personnages, comme Dorante et Cliton, et sur l'esprit de certains personnages, comme Philiste. Cliton ne se contente pas de faire remarquer à Dorante qu'il ment, mais il entre en dialogue avec lui pour apporter de la légèreté à la pièce. Philiste se caractérise par un esprit fin et des répliques piquantes, qui résument les enjeux de la pièce. Corneille souhaite une moquerie légère, sans châtiment, contrairement au modèle espagnol.
La symbiose du romanesqueet du comique dans Le Menteur
Le mensonge acquiert une dimension esthétique, et Corneille met en avant l'imagination, l'illusion et l'émerveillement de Dorante. Personne n'est dupe, mais le public apprécie les moments savoureux où le mensonge permet de rêver sa vie et de donner ce rêve aux autres. Le théâtre se convertit en roman, et les répliques entre Dorante et Claris ressemblent à des romans précieux. Dorante vit sa vie comme un roman, et le mensonge est un outil esthétique qui permet de romancer sa vie.
Conclusion
La vidéo conclut en encourageant l'étude du "Menteur" et le repérage des différentes formes de comique présentes dans la pièce. Elle souligne que le mensonge permet de basculer dans une forme d'émerveillement et de roman.