Bref Résumé
Cette vidéo traite du nouveau modèle de financement proposé pour la Catalogne, en comparant ce modèle au système de quota basque et en discutant de ses implications potentielles. Les points clés abordés incluent :
- Le nouveau modèle de financement catalan et sa comparaison avec le système de quota basque.
- Les avantages et inconvénients de la décentralisation fiscale.
- Les alternatives possibles, comme la centralisation ou un fédéralisme compétitif.
- Les enjeux de la politisation du calcul des quotas et de la redistribution des ressources.
- Les incitations perverses créées par le système de financement autonome actuel.
Introduction
Juan Ramón Rallo présente l'émission et le sujet du jour : le nouveau modèle de financement de la Catalogne, négocié entre le gouvernement de Pedro Sánchez et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC). Ce modèle vise à émuler le système de quota basque, impliquant une plus grande décentralisation fiscale. Rallo accueille Santiago Calvo, professeur d'économie à l'Université de Espérides, pour discuter de ce sujet. L'Université de Espérides, une université en ligne, est le sponsor de cette émission. Rallo mentionne les différents diplômes proposés par l'université, notamment en économie, philosophie, politique et économie, ainsi qu'un programme de doctorat en économie.
Nouveau Modèle de Financement Catalan
Santiago Calvo explique qu'il est difficile de définir précisément ce qui a été convenu, car les termes sont vagues. L'accord vise à ce que la Catalogne collecte tous les impôts générés sur son territoire (environ 57 milliards d'euros par an en 2024) et verse ensuite une contribution de solidarité au reste des communautés autonomes. Cependant, des nuances existent, car il faut soustraire du quota catalan les montants destinés à financer certaines politiques de l'État et la solidarité. Calvo souligne que la Catalogne ne bénéficierait pas nécessairement grandement de ce système, et que le coût administratif de la collecte des impôts pourrait être élevé, avec des risques de fraude similaires à ceux observés au Pays Basque et en Navarre.
Objectifs du Nationalisme Catalan
Rallo et Calvo discutent des objectifs du nationalisme catalan, notamment le contrôle accru des ressources par la Generalitat. Calvo note que la création d'une agence fiscale catalane est essentielle pour une éventuelle sécession, même si elle est coûteuse. Il pense que les partis indépendantistes cherchent à obtenir plus de ressources au détriment du reste de l'État, en exploitant le calcul du quota catalan. Calvo donne l'exemple du Pays Basque et de la Navarre, où le système de quota ne compense pas entièrement le déficit de la sécurité sociale, ce qui permet à ces régions de bénéficier de ressources supplémentaires non comptabilisées.
Politisation du Quota et Alternatives
Rallo souligne que le problème essentiel d'un système basé sur les quotas est la politisation du processus de calcul. Calvo propose qu'un conseil international indépendant, déconnecté de la politique intérieure espagnole, calcule les quotas de manière transparente et traçable. Cependant, il reconnaît qu'il est difficile de séparer complètement la politique de ces questions. Calvo suggère un fédéralisme compétitif, où les administrations régionales sont responsables à la fois des dépenses et des revenus, et où elles sont en concurrence pour offrir les meilleurs services publics à des impôts plus bas.
Centralisation Fiscale
Rallo et Calvo examinent l'alternative de la centralisation fiscale, défendue par certains partis comme Vox. Calvo explique que la centralisation harmoniserait les politiques, mais supprimerait l'hétérogénéité des préférences des citoyens dans différentes régions. Il mentionne la théorie du vote avec les pieds de Tibout, où les citoyens déménagent vers les régions qui offrent le meilleur panier de biens publics et d'impôts. La centralisation empêcherait la comparaison entre les différents modèles régionaux et limiterait la capacité des citoyens à choisir le modèle qui leur convient le mieux.
Économies d'Échelle et Hétérogénéité des Préférences
Calvo discute des économies d'échelle potentielles de la centralisation, mais souligne que l'hétérogénéité des préférences des citoyens est un facteur important. Il cite un article de Miguel Ancho Bastos, qui souligne que l'administration publique doit offrir des services qui répondent aux besoins des citoyens. Calvo donne l'exemple de la santé à Madrid, où une grande partie de la population a une assurance privée, ce qui remet en question la nécessité de renforcer les services de santé publique dans cette région.
Décentralisation Municipale et Fédéralisme Compétitif
Calvo suggère que la décentralisation pourrait être poussée au niveau municipal, permettant aux citoyens de voter avec leurs pieds plus facilement. Il note que l'Espagne a une tradition de décentralisation descendante, contrairement à de nombreux pays fédéraux qui ont été construits de bas en haut. Calvo souligne que le problème en Espagne est que les dépenses ont été décentralisées, mais pas les revenus et la coresponsabilité fiscale. Il plaide pour un fédéralisme compétitif, où les régions peuvent fixer leurs propres impôts et offrir des services différents en fonction des préférences de leurs citoyens.
Limites du Fédéralisme Compétitif
Rallo et Calvo discutent des limites du fédéralisme compétitif, notamment le risque de redistribution excessive des revenus des contribuables de certaines régions vers d'autres. Calvo explique que, dans un tel système, l'État central pourrait toujours imposer des impôts uniformes, limitant la capacité des régions à attirer des contribuables avec des impôts plus bas. Il souligne que les institutions formelles ne suffisent pas si elles ne sont pas soutenues par une culture qui limite la redistribution excessive.
Principe d'Ordinalité et Incitations Perverses
Calvo explique le principe d'ordinalité dans le système de financement régional, où les communautés autonomes reçoivent des ressources en fonction de leur capacité fiscale par habitant ajusté. Il critique ce système, car il crée des incitations perverses pour les régions à ne pas générer de richesse, car elles seraient alors pénalisées par le système de financement. Calvo souligne que le système actuel encourage les régions à vivre dans un statu quo, car il leur garantit au moins les mêmes ressources que par le passé.
Pire Scénario et Durabilité du Modèle
Rallo demande à Calvo quel serait le pire scénario découlant du nouveau modèle de financement catalan. Calvo répond que si le modèle catalan ressemble davantage au quota basque, avec une redistribution du reste de l'État vers la Catalogne, cela mettrait en danger la durabilité du modèle régional autonome de l'Espagne. Il explique que la Communauté de Madrid serait laissée seule à supporter une grande partie de la redistribution interterritoriale, ce qui limiterait sa capacité à financer ses propres politiques et à réduire les impôts.
Conclusion
Rallo remercie Calvo pour la discussion et résume les points clés abordés. Il note que l'approbation du nouveau modèle de financement catalan est incertaine, mais que l'intention de le promouvoir influence l'évolution future du système de financement régional espagnol. Rallo remercie également l'Université de Espérides pour le parrainage de l'émission et rappelle aux spectateurs les différents diplômes proposés par l'université.