ALSTOM, la France à vendre ?

ALSTOM, la France à vendre ?

Bref Résumé

Ce documentaire examine la vente controversée d'Alstom à General Electric en 2014, mettant en lumière les enjeux de souveraineté industrielle, les conflits d'intérêts et les conséquences sociales et économiques pour la région de Belfort. Il soulève des questions sur le rôle de l'État, les promesses non tenues et l'impact de cette vente sur l'indépendance énergétique de la France.

  • Alstom, fleuron industriel français, vendu à General Electric en 2014.
  • Promesses non tenues de création d'emplois et maintien des centres de décision en France.
  • Conflits d'intérêts et pantouflage de hauts fonctionnaires vers des entreprises liées à la transaction.
  • Conséquences sociales : suppressions d'emplois, fermeture de commerces, désertification de la région de Belfort.
  • Optimisation fiscale de General Electric privant les salariés de leur participation annuelle.

ALSTOM, UNE TRAHISON NATIONALE ?

L'introduction présente l'histoire d'un territoire de l'est de la France, Belfort, qui souffre de la perte d'un de ses fleurons industriels, Alstom, racheté par le géant américain General Electric en 2014. Malgré les promesses initiales, la région a connu des plans sociaux successifs, la fermeture de commerces et une augmentation de l'abstention électorale. Le documentaire pose la question de savoir si le pouvoir central a bradé une industrie stratégique, évoquant la naïveté, le manque de courage et les conflits d'intérêts.

Qu’est ce qu’Alstom ?

Alstom, né en 1928, était un groupe industriel important pour la France, employant 93 000 personnes dans le monde, dont 18 000 en France en 2013. Sa branche énergie fabriquait et entretenait les turbines des réacteurs nucléaires français, assurant l'indépendance énergétique du pays. En 2014, Alstom employait 4 200 salariés à Belfort, poumon économique de la ville. Après avoir frôlé la faillite en 2003 et avoir été sauvé par l'état, le groupe est de nouveau en difficulté en 2013, conduisant à un plan d'économies et des licenciements. Les salariés craignent alors pour la branche transport, sans se douter que la branche énergie est la cible de General Electric.

L’AMÉRIQUE PASSE À L’ATTAQUE

Depuis 2010, les États-Unis traînent Alstom devant les tribunaux pour corruption et blanchiment d'argent dans plusieurs pays. Ces procédures, basées sur le Foreign Corrupt Practices Act (FCPA), exposent Alstom à une amende d'un milliard d'euros et à l'arrestation de ses cadres, à moins que le groupe n'accepte de se vendre aux Américains. Selon Eric Dénécé, les États-Unis utilisent le FCPA comme une arme de guerre économique, ciblant l'économie française. En avril 2013, les États-Unis arrêtent Frédéric Pierucci, un cadre dirigeant d'Alstom, à l'aéroport JFK de New York.

General Electric à l’assaut d’Alstom

En avril 2013, les États-Unis passent à l'acte en ciblant deux cadres dirigeants d'Alstom, dont Frédéric Pierucci, arrêté à New York. Le PDG d'Alstom envisage de vendre sa branche énergie aux Américains pour limiter les risques d'amendes et d'arrestations. Alstom entame des discussions avec General Electric sans en informer le ministre de l'Économie de l'époque, Arnaud Montebourg.

MONTEBOURG SEUL CONTRE TOUS

En avril et mai 2014, Arnaud Montebourg tente de bloquer l'offensive américaine en poussant Siemens, le concurrent allemand d'Alstom, à faire une offre. General Electric s'inquiète et son PDG, Jeff Immelt, se lance dans une opération séduction. Patrick Kron, PDG d'Alstom, défend également l'option américaine. Montebourg menace d'utiliser un décret pour bloquer la vente d'Alstom à une puissance étrangère.

Macron: « On n’est pas au Venezuela »

Le 19 juin 2014, une réunion stratégique est organisée à l'Élysée pour trancher le dossier Alstom. Arnaud Montebourg menace d'utiliser son décret pour bloquer la vente aux Américains, mais François Hollande refuse. Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l'Élysée, s'oppose à la nationalisation d'Alstom, arguant qu'on n'est pas au Venezuela.

Montebourg: « Alstom n’existerait pas sans l’Etat »

Arnaud Montebourg défend la nécessité de contrôler Alstom, soulignant que l'entreprise n'existerait pas sans l'État. Il critique la stratégie de Patrick Kron et insiste sur l'importance de l'indépendance industrielle de la France. Emmanuel Macron reste favorable à une vente aux Américains, se comportant davantage en banquier d'affaires qu'en représentant de l'intérêt général.

François Hollande valide la vente

François Hollande tranche en faveur de la vente d'Alstom aux Américains. Un accord est signé 48 heures plus tard entre Alstom, General Electric et l'État. Arnaud Montebourg affiche une bonne figure, présentant cette vente comme une alliance plutôt qu'un rachat.

Macron entérine la vente

Le 4 novembre 2014, Emmanuel Macron, devenu ministre de l'Économie, finalise la vente d'Alstom à General Electric. Bercy affirme que Macron a pleinement protégé les intérêts nationaux dans ce dossier.

LA CASSE SOCIALE

Le documentaire se rend sur l'ancien site Alstom de Belfort pour constater les conséquences de la vente. Les promesses de General Electric sur l'emploi ne sont pas tenues. Un centre technologique construit pour General Electric avec de l'argent public est maintenant vide.

Sébastien, ancien ingénieur d’Alstom: « tout est fait pour être sabordé »

Sébastien, ancien ingénieur d'Alstom, témoigne de la descente aux enfers après l'arrivée des Américains. Il décrit comment tout est fait pour saborder l'entreprise, avec des réorganisations, des changements de logiciels et de management, visant à décourager les employés et à les pousser à partir.

2019: General Electric supprime 1050 emplois

Le 28 mai 2019, General Electric annonce la suppression de 1050 emplois, dont 800 dans la branche turbines à gaz, soit la moitié des effectifs restants.

Le maire de Belfort: « Les ouvriers ne sont pas dupes »

Selon le maire de Belfort, l'annonce de ce plan de suppression d'emplois aurait été reportée après les élections européennes sur demande de l'Élysée. Les ouvriers ne sont pas dupes et sanctionnent Emmanuel Macron lors des élections municipales.

PROMESSES NON TENUES

General Electric n'a pas respecté ses engagements sur l'emploi. L'État n'a pas utilisé l'option lui permettant de racheter les actions de Bouygues, laissant filer au moins 350 millions d'euros. General Electric n'a pas maintenu les sièges sociaux en France. Un audit commandé par le ministère confirme qu'en 2020, les deux tiers des centres de décision sont localisés à l'étranger.

Alexandre Leraître: « Le type était à la cafète ? »

Pour les réalisateurs du documentaire, l'inaction de l'État est une faute politique majeure. Ils s'interrogent sur le suivi des engagements de General Electric et sur l'absence de contrôle.

Eric Dénécé: « Les vrais responsables, ce sont nous et nos dirigeants politiques »

Eric Dénécé estime que les vrais responsables de cette affaire sont les dirigeants politiques français, qui n'ont pas su défendre les intérêts de l'industrie française.

CONFLITS D’INTÉRÊTS ET PANTOUFLAGES

Le documentaire pointe de nombreux liens problématiques entre Alstom et General Electric d'un côté, et la classe politique de l'autre.

F. Louvrier, N. Sarkozy, S. Fouks, F. Roussely, J. Pécresse et C. Gaymard en conflit d'intérêts?

Le documentaire détaille les liens entre plusieurs personnalités politiques et les entreprises impliquées dans la vente d'Alstom, soulevant des questions de conflits d'intérêts.

David Azéma et Frédéric Rothenburger en plein pantouflage

Le documentaire aborde le problème du pantouflage, avec le passage de hauts fonctionnaires ayant géré le dossier Alstom du public vers le privé. David Azéma et Frédéric Rothenburger sont cités comme exemples.

Olivier Marleix: "Tout le monde était au service de cette opération"

Suite à la diffusion du documentaire, le député Olivier Marleix lance une commission d'enquête parlementaire. La commission découvre que des honoraires extravagants ont été dépensés pour faciliter la vente.

Montebourg: « ils avaient loué tout le monde »

Arnaud Montebourg estime que General Electric et le patron d'Alstom ont acheté Paris, louant tout le monde pour faciliter la vente.

Hugh Bailey, pantouflage à General Electric ?

Le documentaire identifie un autre cas problématique, celui d'Hugues Bailey, ancien conseiller aux affaires industrielles de deux ministres de l'Économie, qui a rejoint General Electric en tant que directeur des affaires publiques.

Les profiteurs d’Alstom financeurs de Macron en 2017 ?

Olivier Marleix découvre que certaines personnes ayant bénéficié de la vente d'Alstom figuraient aussi dans la liste des donateurs de la campagne d'Emmanuel Macron en 2017. Il fait un signalement auprès du parquet de Paris.

Sebastien, ancien ingénieur d’Alstom : « on est vraiment la merde d’en bas »

Sébastien, ancien ingénieur d'Alstom, exprime sa colère et son sentiment d'être méprisé par le système. Il dénonce la corruption et le manque de confiance dans l'exécutif.

General électric et l'optimisation fiscale

Les salariés de l'entité turbines à gaz déposent une plainte contre General Electric, soupçonné d'optimisation fiscale aux États-Unis et en Suisse, ce qui les aurait privés de leur participation annuelle.

LA GRÈVE DES URNES

Sébastien, licencié en septembre 2021, témoigne de la perte des savoir-faire industriels pour la France. Il souligne que tous les brevets d'Alstom sont passés entre des mains américaines. Face à tant de promesses non tenues, la colère s'installe à Belfort. En 2021, 65% des électeurs font la grève des urnes.

Le Maire de Belfort : «Les français sont las de se sentir abandonnés »

Le maire de Belfort constate un rejet de la politique menée et un sentiment d'abandon chez les Français.

« On financera les bus pour mettre le bordel»

Des salariés envisagent de financer des bus pour perturber les meetings d'Emmanuel Macron.

Rachat des turbines Arabelles par EDF : « Nous avons perdu 7 ans »

À deux mois de la présidentielle, Emmanuel Macron annonce le rachat des turbines Arabelle par EDF. Ce rachat est critiqué car il coûte cher et intervient après une perte de compétences et d'emplois pendant sept ans.

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Le documentaire appelle au soutien financier de l'investigation indépendante.

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